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« Femme, vie, liberté » : Paris ville des droits humains, solidaire de toutes les femmes.

« Port de vêtements inappropriés ». C’est pour ce chef d’accusation que la police des mœurs iranienne a arrêté puis battu à mort Jina Mahsa Amini, étudiante de 22 ans d’origine kurde. Son décès le 16 septembre 2022 a eu l’effet d’une étincelle sur les braises jamais réellement éteintes de la contestation de ce régime autoritaire, brutal et théocratique par une jeunesse qui rêve de droits humains et par les femmes qui veulent vivre libres de leurs choix.

« Femme, vie, liberté » : le monde entier a pu voir la bravoure de ces jeunes et moins jeunes, femmes en tête, qui ont défié les interdits du régime et manifesté sous ces trois simples mots. Alors même que, sous l’effet du temps, la mobilisation internationale s’est faite moindre, la répression du mouvement a été particulièrement sanguinaire et continue de sévir sur une population meurtrie, et notamment sur les mobilisations des femmes pour leurs droits. Cela va de pair avec une oppression croissante des femmes en général : depuis avril 2024, la Mission indépendante de l’ONU dédiée à l’établissement des faits sur la République islamique d’Iran alerte sur le cran supplémentaire franchi dans la répression avec le plan « Noor » (lumière en persan) et le durcissement des sanctions pour les femmes qui ne portent pas le hijab obligatoire ou ne respectent pas la « chasteté » (amendes exorbitantes, peines de prison plus longues, restrictions en matière de travail et d’éducation et des interdictions de voyager).

L’Iran n’est hélas pas le seul pays du monde qui viole de manière aussi flagrante les droits humains les plus fondamentaux et particulièrement ceux des femmes. L’Afghanistan a également sombré dans une fuite en avant toujours plus ubuesque dans le contrôle du corps des femmes. Quatre ans après que l’école ait été interdite aux femmes et aux filles, que les femmes aient été complètement exclues de la vie politique et presque totalement du marché du travail, même les métiers de la santé (y compris celui de sage-femme) leur ont été interdits depuis décembre 2024. Après le tremblement de terre du 31 août dernier, les femmes n’ont pu, par conséquent, recevoir aucun secours dans les villages sinistrés ou à l’hôpital. Et l’ONU femmes estime que, alors même que les grossesses précoces ont augmenté de 45 %, la mortalité maternelle a augmenté de 50 %.

Mais le déni des droits les plus élémentaires aux femmes n’est pas le privilège de cette seule région du monde. Dans les États-Unis de Donald Trump, les différents États conservateurs, depuis la décision Dobbs v. Jackson’s Women’s Health Organisation prise par la Cour suprême en 2022 et renversant l’arrêt Roe v. Wade qui avait autorisé l’avortement sur tout le territoire étatsunien depuis 1973, rivalisent de radicalité dans leur législation pour interdire tout ce qui peut ressembler, de près ou de loin, au droit de disposer de son corps. C’est ainsi qu’au Texas, une femme enceinte en état de mort cérébrale a été maintenue en réanimation plus de trois mois contre ses souhaits et ceux de sa famille pour lui permettre d’accoucher en juin dernier, ou qu’une femme a été contrainte en 2023 de porter un fœtus atteint d’anencéphalie qui est mort dans ses bras quatre heures après sa naissance. Mais l’offensive contre les droits des femmes atteint aussi l’État fédéral qui a suspendu 7 000 professionnels de santé du jour ou lendemain en avril 2025, sabré pour 500 millions de dollars de dépenses allouées à la santé procréative aux Etats-Unis et dans le monde en juillet dernier, et qui a diligenté une enquête visant retirer au mifépristone (le RU 486) son autorisation de mise sur le marché, sans qu’il y ait le moindre fondement médical pour ce faire.

De la restriction vestimentaire dans l’espace public à l’éviction des femmes du champ de l’action et du savoir, à leur brutalisation par l’instrumentalisation des politiques de santé, les femmes sont toujours confrontées, trois ans après le décès de Jina Mahsa Amini, aux mêmes violations et à la même répression.

La Ville de Paris, capitale des droits humains, a été et est toujours du côté des femmes qui font vivre les droits humains, les leurs au premier chef. Par les citoyennetés d’honneur, par l’inscription du nom des combattantes des droits des femmes de notre histoire et de l’histoire du monde dans nos rues et notre souvenir, mais aussi par nos actions de solidarité internationale ou le soutien à ces femmes réfugiées qui continuent à prendre la parole, nous voulons faire vivre le « Femme, Vie, Liberté » au-delà des années et le partager avec les nouvelles générations, dans l’espoir qu’un jour, toutes les femmes puissent vivre, créer et s’exprimer en toute liberté.

 

crédits photos : ©Jean-Baptiste Gurliat / Ville de Paris – © institutkurde.org – © Hôtel de Ville de Paris / D.R.

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