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Question d’Actualité du Conseil de Paris de Novembre 2020

 

Conséquences sociales de la crise COVID-19 à Paris

La crise sanitaire que nous vivons aujourd’hui se double d’une crise sociale sans précédent.

En 2020, le nombre d’allocataires du RSA avait augmenté de 13 % en septembre, et il continue à augmenter au rythme de 1 000 allocataires supplémentaires chaque mois.  S’ils étaient 60 000 en janvier à percevoir ce revenu de 565 € par mois pour une personne seule ils étaient 68 200 en septembre.

Les travailleurs sociaux, les acteurs de l’insertion ont été sur tous les fronts pendant le premier puis le deuxième confinement. C’est grâce à eux que les Espaces publics d’insertion ont pu assurer, y compris durant le confinement,  l’instruction des demandes de RSA et le traitement des situations les plus dégradées, complexes et/ou urgentes ; c’est grâce à eux que nous pouvons maintenir un accès inconditionnel aux services sociaux de proximité.

Nous pouvons être fiers de l‘efficacité et de la solidité de notre service public municipal ainsi que de nos associations. Je veux ici les remercier, et saluer également la solidarité sans faille des Parisiennes et des Parisiens qui partout font preuve d’engagement pour que tout le monde puisse manger dans la capitale.

Les distributions alimentaires sous toutes leurs formes, organisées par de nombreuses associations et par la ville de Paris, ont ainsi doublé, passant de 10 à 20 000 repas / jour depuis septembre.

Nous savons d’ores et déjà que les recettes de la ville continueront à reculer en 2021 sous l’effet conjugué de la crise et du désengagement toujours croissant de l’État. Et pourtant, et parce que la gravité de la situation l’exige, l’exécutif municipal va présenter un budget 2021 prévoyant une hausse de plus de 3.3% de dépenses sociales. Avec 200 millions d’aides sociales municipales par an, avec la majoration du  Fonds de Solidarité Logement de 7,5 millions d’euros, et les 16 millions d’euros supplémentaires pour les enfants et jeunes confiés à l’ASE,  la ville de Paris prend largement sa part à cet effort.

Parce que l’accès et le retour à l’emploi des parisiens sont fondamentaux en ces temps de crise, la Maire de Paris nous présente aujourd’hui un plan ambitieux qui mobilisera près d’un demi-milliard d’euros sur 6 ans, axé sur la formation professionnelle gratuite et l’accès à l’apprentissage. Ce plan « Paris boost emploi » sera un levier fort pour lutter plus efficacement contre la crise.

Comme vous pouvez le constater, Paris agit bien au-delà de ce qu’elle doit.

L’État, en revanche, n’est ni au rendez-vous de la solidarité, ni à la hauteur de l’enjeu. De nombreux  besoins restent en effet sans réponse. La compensation de l’État pour les dépenses liées au RSA est, nous le savons, très imparfaite.  Pire encore, cette année les dotations de l’État seront nettement  inférieures à nos dépenses de péréquation, de l’ordre de 100 millions d’euros, au moment même où cette aide est plus que jamais essentielle, au moment même où nous devons, plus que jamais, soutenir et accompagner les parisiennes et parisiens les plus fragiles.

Ainsi, malgré la création de places d’urgence supplémentaire, le 115 doit ainsi toujours refuser 80% des appelants faute de place. La question de l’hébergement, d’un hébergement durable avec un accompagnement permettant une insertion durable, est donc cruciale.

Madame la Maire, notre groupe souhaite profiter de ce moment pour  pour rappeler l’État à ses obligations, aux valeurs de fraternité et de solidarité qui fondent notre vivre-ensemble.

Les pistes pour ce faire ne manquent pas :

  • « nuit de la solidarité » à l’échelle métropolitaine,
  • mobilisation de foncier vacant pour de l’hébergement
  • accès au logement social pour les sortants de centre d’hébergement,
  • facilitation de toutes les initiatives citoyennes autour de l’aide alimentaire,
  • et enfin reconnaître aux plus jeunes et aux autres l’accès à un RSA réellement décent, tout en poursuivant les actions d’insertion de la ville.

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