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Solidarité aux Iraniennes et Iraniens en lutte pour défendre leurs droits

Femme, vie, liberté

Parce qu’une mèche de cheveux dépassait de son foulard, Jina Mahsa Amini, jeune iranienne d’origine kurde est décédée en détention le 16 septembre dernier et sa mort a été l’étincelle d’un nouveau soulèvement de toutes celles et de tous ceux qui soutiennent les femmes, la vie, et la liberté face à un régime qui ne protège rien de tout cela. Sur les réseaux sociaux comme dans l’espace public, de nombreuses femmes se joignent à ce soulèvement symboliquement et pacifiquement, en se coupant une mèche de cheveux, ces cheveux qui ont coûté la vie à Jina Mahsa Amini. Les longs tissus brandis comme des drapeaux sur la foule qui se lève, aspirant à sa liberté : cette image des femmes de la rue de la Révolution à Téhéran en 2018 est un symbole du courage des Iraniennes qui se battent pour la simple liberté de pouvoir être sans crainte et sans injonction, loin de la menace incessante de la prétendue « police des mœurs ». Ce combat, malgré la répression brutale, malgré les arrestations, n’a jamais cessé de couver, et il s’exprime de nouveau aujourd’hui, en 2022, partout dans le pays et sur les réseaux sociaux.

Parce que les femmes de tous les pays sont solidaires  de ce mouvement, parce que les droits des femmes en particulier comme les droits humains en général nous concernent tous et toutes, Anne Hidalgo ainsi que des élues de tous les bords politiques du Conseil de Paris se sont jointes à elles lors d’un rassemblement organisé le 6 octobre sur le parvis de l’Hôtel de Ville et ont coupé leurs propres cheveux en signe de soutien. « Paris est solidaire des femmes iraniennes » : le message est clair et il est affiché sur la façade ; c’est aussi le cœur des propos de la Maire de Paris ainsi que du président d’Amnesty international France, Jean-Claude Samouiller. De nombreux élus, mais aussi des associations, des iraniens et des iraniennes, des kurdes solidaires des victimes (comme Jina Mahsa Amini) du traitement brutal de cette minorité dans le pays, étaient également là pour dire leur soutien.

Tout comme le mouvement des femmes iraniennes, le soutien de la Ville de Paris ne date pas d’aujourd’hui, et Paris s’est déjà engagée à de nombreuses reprises pour défendre celles qui font vivre ce mouvement. Shirin Ebadi en 2010, Nasrin Sotoudeh en 2019 ont ainsi été faites citoyennes d’honneur de la Ville de Paris, titre qui rappelle l’importance de leur combat aux yeux de la Ville et l’attention particulière que cette dernière porte à leur sort. Cette citoyenneté d’honneur, c’est un soutien symbolique mais réel pour ces personnes menacées par une répression particulièrement brutale, ou d’ores et déjà en détention, et cela contribue à toute une diplomatie des droits humains que Paris, capitale des déclarations de 1789 et 1948, met en œuvre avec les moyens qui sont les siens. Jina Mahsa Amini est morte parce qu’une mèche de cheveux dépassait de son foulard mais il n’est pas trop tard pour protéger celles qui se lèvent aujourd’hui après elle et pour elle, en lui accordant cette citoyenneté d’honneur à titre posthume, ce qui sera proposé au Conseil de Paris du 11 au 14 octobre prochain.

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