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Convention avec l’association Act Up-Paris (19e)

Photo : © Joséphine Brueder / Ville de Paris

 

Le premier décembre nous offre tous les ans l’occasion de faire le point de la lutte contre le VIH-sida, de nous souvenir de tous ceux, de toutes celles, qui ont perdu la vie dans cette pandémie qui perdure, et de nous réjouir des nouveaux traitements et outils de prévention qui améliorent considérablement la qualité de vie des personnes vivant avec, et renforcent notre arsenal contre le virus et sa transmission.

Les outils et connaissances que nous avons aujourd’hui permettent de détecter facilement le VIH par les tests rapides d’orientation et de dépistage, voire même par des autotests réalisés chez soi. La protection qu’offre le préservatif, interne ou externe, est complétée par la PrEP médicamenteuse et les traitements post-expositions, ainsi que par le maintien de la charge virale des personnes séropositives à des niveaux intransmissibles.

Nous avons fort heureusement fait des progrès considérables depuis le début de la pandémie dans les années 1980. Mais nous devons aussi nous rappeler à l’occasion du premier décembre que ces progrès ne sont pas venus seuls. Face à la tentation du silence, de l’ostracisation des malades renvoyés à une marginalité honteuse, face à l’inaction gênée des pouvoirs publics, il a fallu et il faut parfois encore secouer l’opinion publique.

Et c’est là le grand apport historique de l’association Act Up-Paris. Immortalisées dans le film 120 Battements par minute, les premières années de ce mouvement créé en 1989 ont été un immense cri d’espoir et de colère à l’encontre de l’ensemble de la société, particulièrement des institutions et des pouvoirs publics. Ce mouvement se place délibérément du côté des populations les plus précaires et qui cumulent le plus de discriminations ; elle agit en plaidoyer pour les droits des malades usagers des services de santé, pour la recherche, pour les droits sociaux. Elle agit aussi au quotidien pour faire connaître l’état de la science, accompagner les plus éloignés des soins vers l’ouverture de droits et les traitements, promouvoir la prévention sous toutes ses formes et lutter contre la sérophobie.

C’est au titre de ces missions de prévention et d’accompagnement des personnes vivant avec le VIH qu’il nous est proposé d’accorder une subvention de 30 000 EUR à l’association. Cette subvention se subdivise en 15 000 € au titre des actions d’information et de prévention et 15 000 € au titre de la permanence « droits sociaux ».

La permanence « droits sociaux » en question a réalisé 63 entretiens en 2019 autour de l’ouverture de droits sociaux, principalement MDPH et logement. Elle est assurée par un permanencier spécialisé et rémunéré à temps partiel, assisté de 2 à 5 bénévoles, et bénéficie de la visibilité de l’association par ses différents supports de communication diffusés dans les lieux de socialisation LGBTQI+. L’accès aux droits sociaux est bien souvent la porte d’entrée nécessaire vers l’insertion et le soin, pour celles et ceux qui en sont le plus éloigné·e·s.

L’association porte en outre un projet participatif de constitution de campagne de prévention multi-support en direction des plus jeunes, qui connaissent mal la diversité des méthodes de prévention disponibles et leurs modalités d’accès. Les messages qu’il s’agit de porter incluent l’ensemble des modes de transmission et de prévention, à savoir : préservatifs interne et externe, PrEP, TPE, Tasp, lubrifiant, Stéribox. Elle met l’accent sur les publics faisant l’objet de discriminations multiples, ou invisibilisés dans les campagnes plus institutionnelles : personnes LGBTQI+, travailleurs et travailleuses du sexe, migrant·e·s, usager·e·s de drogue, porteurs et porteuses de handicap, personnes vivant avec le VIH.

Nous ne devons pas sous-estimer le besoin de prévention et d’accompagnement dans la période actuelle, marquée par une crise économique et sociale consécutive à une crise sanitaire qui elle-même fait perdre de vue le VIH, qui, faut-il le rappeler, est aussi une pandémie.

Tous et toutes peuvent partager, ou pas, les analyses politiques de l’association, ses manière d’agir et d’interpeller. Elles relèvent de sa liberté d’expression. Mais tous et toutes, nous devons reconnaître l’intérêt vital de maintenir et développer ces actions en faveur de la santé, s’agissant d’une association pleinement reconnue et intégrée dans le réseau partenarial Vers Paris Sans Sida.

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