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© Guillaume Bontemps/Ville de Paris

Question d’Actualité du Conseil de Paris d’Avril 2021

Bilan et aux perspectives de la Nuit de la solidarité 2021

La situation sanitaire, nous le savons car nous en avons débattu hier, affecte profondément et durablement l’ensemble des dimensions de la vie parisienne.

Elle est un défi quotidien depuis plus d’un an pour les services qui ont su rivaliser de créativité et adapter leur action à cette nouvelle réalité sidérante et évolutive. Les personnels de santé font face à une situation sans précédent. Ils sont les premiers et souvent les seuls témoins de l’ampleur de l’hécatombe silencieuse qui se joue dans nos hôpitaux.

Mais un autre drame se joue et ce sont les professionnels et bénévoles de l’action sociale qui en sont les témoins. C’est celui des personnes sans-abri, fantômes errants dans les rues de Paris aux heures de couvre-feu, plus isolées encore qu’en temps normal, sans répit ou chaleur en raison de la fermeture de tant de lieux, particulièrement exposés et vulnérables au Covid selon les annonces de Jean-François DELFRAISSY en décembre dernier qui estimait à 40 % la proportion d’entre eux positifs au virus.

« Les gens font les gestes barrières vis-à-vis de nous. On est déjà considérés comme des virus pour eux », disait en décembre dernier Daniel, hébergé au centre de La Mie de Pain. Ce n’est pourtant pas faute d’anticipation ou d’action des services d’hébergement : le nombre de places d’hébergement, de nuitées hôtelières, de places pour les mises à l’abri localisées à Paris, s’élève actuellement à près de 32.300 et ces mises à l’abri sont exceptionnellement plus durables qu’en période normale.

La crise augmente aussi le nombre de personnes en grande précarité, notamment parmi les travailleurs pauvres, tout comme elle augmente les inégalités. C’est pourquoi je me réjouis que, malgré les complications liées à la situation sanitaire, la « Nuit de la Solidarité » ait pu avoir lieu le 25 mars dernier pour la quatrième année consécutive. Je salue l’engagement de toutes et tous les bénévoles qui ont pu y prendre part.

Je voudrais saluer à cette occasion le travail engagé autour de cette initiative aussi bien par Léa FILOCHE que par Dominique VERSINI et, à travers elles, celui des services sociaux parisiens et des associations qui contribuent à leur mission. Nous savons d’ores et déjà que leur action a permis de dénombrer 2.785 personnes sur l’ensemble du territoire parisien contre 3.601 en 2020. Moins de personnes dans la rue, particulièrement moins de familles et moins de femmes à la rue, certes, mais un nombre qui reste bien trop élevé alors même que tant d’efforts ont été faits pour créer des places d’hébergement et débloquer des nuits hôtelières.

La lutte contre la grande exclusion a constitué une des grandes causes de la mandature précédente, à raison. Alors que nous entamons cette nouvelle mandature dans des circonstances si particulières, les données des questionnaires transmis à l’APUR vont être particulièrement précieuses pour ressourcer notre analyse des réalités que vivent les personnes sans-abri et informer notre action à venir.

Madame la Maire, pouvez-vous nous indiquer, en fonction des retours les plus immédiats de cette « Nuit de la Solidarité », les constats les plus saillants que vous retenez de cette édition et quelle réponse vous envisagez de proposer ?

 

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